lundi 4 juillet 2016

Le Saint-Henri - No1 du cheddar frais

Le Saint-Henri, le fromage de Boucherville qui disparait après deux heures sur les tablettes d'une épicerie de la rue Cavendish. 

C'est le Festival de Jazz à Montréal. J'étais hésitante de m'y pointer parce que j'avais peur de rencontrer des fans de jazz et d'entrer en conversation avec eux. Ces gens connaissent trop de choses, ont fréquenté Charles Biddle de son vivant (nous on a eu le JR.), ils sont capable de nommer dans l'ordre et le désordre les artistes qui figurent au programme, comprennent les mélodies qui émanent d'une suite de notes jouée dans l'anarchie, bref, c'est fascinant, voire hypnotisant...
Parfois, quand je parle jazz avec ces personnes, je me sens comme un personnage de science fiction: comme si un corps extraterrestre me parasitait pour déposer ses semences et se multiplier pour assurer la survie de sa race. Mais j'y vais quand même parce qu'il y a peu de chance que ça arrive ici, à Montréal, durant le festival, car des vrais fans de jazz, il n'y en n'a pas tant que ça à par Stanley Péan.
Je suis un peu comme un fan de Jazz. Mais moi, j'existe et je parle de fromage en grain. Chaque personne autour de nous est spécialiste d'un sujet, et c'est beau. Avant, ça ne servait pas à grand chose, de connaitre des choses dans son coin. Aujourd'hui, c'est formidable, il y a Wikipédia pour canaliser ces gens.
Bref, des fans de fromage en grain, il y en a plus que des fans de jazz fusion. J'ai fait 5 épiceries et 4 dépanneurs pour trouver un sac de crottes fraiches d'une variété que je n'avais pas testée. J'ai finalement trouvé le St-Henri au Provigo, et le jeune homme qui plaçait les chips m'a dit qu'aussitôt que le fromage arrivait en magasin vers 9 h, il disparaissait du comptoir. Vers 11 h, c'était fini.

Le Fromage. 
Le Saint-Henri. C'est le fromage que j'hésitais toujours à prendre au comptoir parce ceux qui fabriquent devraient engager un graphiste pour refaire le look de son sac qui s'apparente davantage à une enseigne de casse-croûte qu'autre chose. Ou peut-être est-ce de la psychologie contraire, comme dans le monde des vins: plus l'étiquette est vieillotte, plus on présume que c'est un bon cru. L'inverse pour les bouteilles modernes qui dévissent avec des écritures faites avec une fonte Arial ou Times News Roman.
...sensation: Ça fait le bruit. Mais fait étrange, malgré que le Saint-Henri respecte "squick squick" de base, il est relativement mou. Une crotte semi-croquante. Ce n'est pas choquant, mais si je compare au "p'tit frais", je dirais que Henri a moins de tonus que Guillaume et que moi, j'aime ça le tonus. Sauf que je ne gaspillerai pas ce qui me reste de fromage pour autant grâce à la bonne idée de mon ami Stéphane Éthier de tester des recettes de poutine sèche (à suivre dans un prochain post).
...goût: Très doux, délicat...presque fade. Assez de squick mais pas assez de kick pour passer à travers le sac de 200 quelques grammes. La faute au manque de sel? Ou à la crème? Car à l'instar du fromage Riviera, le St-Henri en ajoute aussi à sa recette.
...fraîcheur: Sur le sac, à côté du monsieur coiffé d'un beau chapeau de style noble de la Nouvelle-France (je présume que c'est lui Henri), on a pris la peine d'inscrire un peu partout "le no1 du cheddar frais" et "CHEDDAR FRAIS". À la texture, à l'odeur comme au gout, comme me l'a confirmé le commis de l'épicerie, aucun doute qu'on croque dans du frais.
...odeur: Le petit lait est assez abondant. Ce qui explique sans doute que mes doigts soient bien imprégnés de l'odeur. Tout le monde peut deviner ce que j'ai mangé en me serrant la main. J'avance quand même cette théorie: peut-être que les odeurs de fromage sur la peau, c'est comme les parfums, c'est propre à chacun. Peut-être suis-je du type floral et que le St-Henri a simplement tendance à tourner sur moi.

...notes techniques: Concentré protéique de lait? En fait, c'est du lactosérum. Je pense que c'est de plus en plus difficile de trouver des produits laitiers qui n'en contiennent pas, c'est-à-dire, auxquels on n'en a pas ajouté pour mieux "structurer" l'aliment ou lui conférer une meilleure valeur nutritionnelle. Quoique j'ai trouvé du Fêta "pur" l'autre jour. Du fromage sans ajout de substance laitière modifiée ou de protéine de lait. Je sais aussi que les fromages qui coûtent la moitié du prix dans les épiceries américaines sont exclusivement fait de ces sous-produits, et non plus à partir de lait frais. J'imagine que la bonne utilisation n'est dans la modération. 
Côté calories: 120 calories par 30 grammes. Donc pour une quantité de 200 g, ça fait 800 calories. Va falloir marcher plus qu'un tour de bloc pour dépenser tout ça...16 000 pas ! Genre faire la ligne bleue du métro, mais à pieds. Bonne chance. 

La Fromagerie: En fait, il s'agit davantage d'un distributeur (grossiste) de fromages frais que d'une fromagerie. Le réseau de distribution de l'entreprise (fondée en 1976) dessert toute la couronne de Montréal, et distribue tout plein de produits (fromages Boivin, entre autres) aux comptoirs d'alimentation et restaurateurs. Exemple tu veux avoir de la mozzarella pour faire tes pizzas à tous les jours, ils vont te la livrer. 

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